J’ai avalé mon histoire comme j’ai mangé la tienne, Poète, Sculpteur ou Peintre d’éternité au présent… Quel repas, dis-tu, avons-nous partagé ? À quand, et avec qui , le prochain ? On verra... On lira ... | Marie-Thérèse PEYRIN - Janvier 2015

Tanguy DOHOLLAU

Poème de circonstance | Pour Tanguy DOHOLLAU et Michaël GLÜCK | Des côtes d'Armor à la Méditerranée

 

 

Pour Tanguy DOHOLLAU et Michaël GLÜCK 

Epistoliers de JUILLET | 2015

 

Edouard-John-MenthaFemme-de-chambre-lisant-dans-la-bibliothèque

                      John Edward MENTHA

 

 

 

Enfermée derrière la grille qui entoure le

bassin des poissons rouges, une petite fille

pleure en regardant tout ce qui se trouve

maintenant pour toujours à distance.Ici

est  le centre du monde, elle ne pourra jamais

échapper à cette eau qui retient le ciel

dans la déchirure d’un œil

 

Heather DOHOLLAU

La Venelle des Portes

 

 

***

 

 

 le potier

assis dans la mémoire

tourne le vase et la plénitude

 

vin du désert

 

paroles… »

 

Michaël GLÜCK

Dans la suite de jours |dit

 

 

 

Nos voix, nos os, nos cendres, nos mots

 

Finalement il faudrait qu’on se dépêche un peu

à rassembler les moments forts de notre histoire

avant qu’ils soient recouverts par les récits affectifs

de nos enfants

 

Évocations forcément édulcorées, cariées, lacunaires

 

La mémoire est liquide, elle coule uniquement

où le passage est possible, jusqu’à la claustration

par une matière non soluble dans l’eau, provisoire :

 

Le livre avant qu’il ne soit submersible ?

 

La dalle de la tombe et les os blanchis en dessous,                   

seulement  s’ils ne sont  pas incinérés d’un coup

selon les nouvelles façons de mourir en nuées successives 

pulsées dans l’anonymat des cheminées de nécropoles ?

 

Les souvenirs ne s’accrochent pas davantage aux nuages

qu’aux  parois des caveaux car leur encre est trop dense

nerveuse, sinueuse,  lourde et prompte à chuter au fond du jamais plus,

efficace  ponceuse sur les parois du néant, délébile  et dévouée…

 

C’est pourquoi on conseille des épitaphes concises

mais nombreuses  aux poètes qui ont aimé les mots 

et la vie qu’ils trimballent à longueur de poèmes .

Les sculptures sont peut-être plus loquaces encore…

Quant aux images, même peintes, elles restent plus longtemps …

Mais d’emblée illisibles, tel sourire, tel regard, tel trait, telle couleur

telle attitude interprétable ou non.

Manquent le contexte et l’infime des détails

À chaque  image, il faut un code d’entrée

Une autorisation obsolète dès sa prochaine vision

L’auteur de l’image peut-être lui-même ou elle-même

La pensée qui l’accompagne ne peut –être capturée

L’élan scopique est animal, voyez-vous ? …

Il est une appropriation ajoutée à toutes les autres,

la bouche, l’esprit et les oreilles en avant,

prêts à incorporer la nourriture des vivants…

 

J’ai avalé mon histoire comme j’ai mangé la tienne, Poète,

Sculpteur ou Peintre  d’éternité au présent…

Quel repas, dis-tu,  avons-nous partagé ?

À quand,   et avec qui , le prochain ?

On verra... On lira ...

 

Marie-Thérèse PEYRIN  19 Juillet 2015  - 17H

 

 


LES MAINS DE CHARLES JULIET, une belle histoire de publication avec Jackie PLAETEVOET aux Editions Sang d'Encre ( Automne 2006)

Note de présentation (Extrait)

"Chez Charles Juliet, de prime abord, les mains semblent les auxiliaires  discrètes de pensées enfouies. Cependant, leur volubilité en contraste avec le hiératisme corporel coutumier de l'écrivain dans les moments publics, a souvent attiré mon attention. L'idée de ce recueil est née de là, elle a rencontré l'enthousiasme d'Armand Dupuy, l'accord non moins spontané de l'éditrice et poète Jackie Plaetevoet, ainsi que l'adhésion immédiate de trois peintres Fanny Batt, Fred Bonna et Tanguy Dohollau. En toute connivence encore, j'ai demandé une préface poétique à Marie-Ange Sebasti, par qui le souffle chaleureux des mots s'est souvent amplifié. Mohammed El Amraoui nous a offert la touche finale dans une postface tout à fait délicieuse autant que bienvenue."

 

Les mains décuplées copie

Le Recueil  LES MAINS DE CHARLES JULIET  tiré en 100 exemplaires numérotés est aujourd'hui épuisé.  C'est en retrouvant des photos relatant un après-midi heureux passé à le fabriquer chez Jackie, que j'ai eu l'idée de ce diaporama. Il est le premier que je réalise sur une plateforme  kizoa .  Le perfectionnement sera pour les prochains. Merci pour l'accueil que vous voudrez bien lui accorder, il s'adresse en priorité à celles et ceux qui ont participé à ce pur moment, leur nom est rappelé dans le diaporama.  

                                                                                    Marie-Thérèse Peyrin